Quel est ce bel étalon couleur or ? La poussière vole autour de lui, soulevée par ses sabots qui martèlent le sol avec force. Il semble danser avec elle, comme si la poussière jouait et dansait avec lui. Il tourne en rond, fait demi-tour, s'arrête, repart. Il s'arrête à nouveau, d'un coup, s'asseyant presque. Mais non il ne s'assoie pas, il se lève ! Il se lève de tout son haut, le soleil se reflète sur sa magnifique robe qui avait été si soigneusement brossée et qui est maintenant couverte de poussière et de sueur. Il reste longtemps, qu'il est grand ! Ah il redescend ! Il repose ses pieds sur le sol très doucement, comme une plume se posant sur l'eau. Tout à coup ses postérieurs le projètent en avant, ses antérieurs vont chercher loin devant eux, s'enroulant comme les vagues d'une mer déchainée. Ses pieds martèlent le sol. A chaque foulée, une mélodie, toujours la même. Tatadam . Tadam . Tadam. On entend aussi son souffle régulier lorsqu'il passe prêt de la barrière en bois.

La main au sol, elle remonte doucement le long de la pointe de pied tendue, glisse doucement sur la jambe et fini par se détacher du corps. Le bras se plie puis se tend doucement, les mains accompagnent le mouvement avec grâce et souplesse. Elle semble vouloir toucher le ciel. Elle redescend, effleurant le sol de ses doigts avant de remonter doucement. Elle pivote doucement et la jambe tendue auparavant devant elle est doucement levée. Son corps s'aligne avec la jambe levée, un bras est tendu loin devant elle, l'autre est au dessus de la jambe. La jolie danseuse se redresse et pivote à nouveau, la jambe à présent à l'horizontale se trouve à nouveau devant elle et monte doucement pour s'alligner avec le corps. Ce dernier se plie alors doucement vers l'arrière, les mains vont chercher le contact du sol, y prennent appui et petit à petit les deux jambes viennent se placer au dessus du buste de la gymnaste, parfaitement alignés.

La danseuse a fini son échauffement et ses étirements. Elle se remet debout sur ses deux pieds. Elle est chaussée de chaussures de modern-jazz noires par dessus son collant fin blanc. Elle porte par dessus un short noir et enfin, puisque le temps est radieux et que la température est agréable, la danseuse ne porte qu'une brassière. Elle a de très belles formes je dois le reconnaitre et ses abdos bien visibles n'enlaidissent pas du tout le tableau, bien au contraire. Ses cheveux sont relevés avec soin et, pour une fois, elle n'a pas lissés ses cheveux, ses boucles blondes formant une jolie cascade dorée. Bien entendu elle est un peu maquillée, comme à son habitude mais c'est loin d'être un pot de peinture.

Elle se met donc en marche et sort de la petite clairière. Elle attrape son sac au passage et fourre rapidement dedans la tunique et le pantalon qu'elle portait au début de son échauffement. Elle s'approche de la barrière en bois. L'étalon ralentit. Il s'arrête. Il la regarde. Elle pose son sac par terre et rentre dans l'enclos rond après avoir mis son portable en marche. Elle s'approche du cheval, pose sa main sur son chanfrein, la fait glisser. Elle chuchote« Tu es toujours aussi beau. » Elle s'avance un peu vers l'encolure et caresse à nouveau le beau paso péruvien. Ce dernier baisse la tête et avance ses naseaux vers sa cavalière. Elle sourit, recule de quelques pas et commence à danser, doucement d'abord, avec des mouvements amples et lents. Le jeune cheval la suit du regard, les oreilles pointées vers la jeune femme. Elle accélère un peu la vitesse de ses mouvements comme la musique accélère. L'étalon allonge l'encolure, cherchant à chiper une jambe qui vole. Elle commence à se déplacer vers le cheval doré, sans cesser de danser. Il pivote sur ses postérieurs, s'écartant. Il revient vers elle, elle recule. Ils jouent.